Détermination

Invité

Le temple Sensoji. Anna aimait beaucoup cet endroit . D'une part parce que c'était le lieu le plus fréquenté par son amie mais aussi à cause de son histoire. Le chef du village fit construire ce temps en l'honneur de Kannon car deux pêcheurs, les frères Hinokuma, avaient trouver une statue d'or qui ne représentait personne d'autre que Kannon. En revanche, ce qu'Anna n'aimais pas était tous ces touristes dans l'allée Nakamise pour acheter tout est n'importe quoi,, oubliant tous les désastre qu'avait traverser ce lieu culturel. Ce temple qui avait presque été réduit en ruines.

Ce lieu convenait parfaitement à Azumy. Le cœur de cette dernière avait également été en ruine après la mort de ses parents. Anna, une jeune file au grand cœur, n'avait pas pu rester de marbre face à cette inconnue en alarme. Elles avaient toutes deux apprit à connaitre les mondes qui les entouraient, Azumy étant morte et Anna ayant des visions, elle avaient toutes deux leur propre monde. Elles ne c'étaient jamais réellement attardé sur le sujet et Anna le préférait, Azumy ne devait plus penser à ce qu'elle avait traverser. Si elle le désirait, l'adolescente l'aiderait à avancer dans ces ténèbres mais dans le cas contraire, elle continuerait à l'épauler.

Anna n'avait pas perdu ses parents mais pouvait aisément se mettre à la place d'Azumy. Son père avait contribuer à la mort d'une personne et il avait abandonné sa famille. Quant à sa mère, rares étaient les moments où elle la voyait. Azumy ne faisait pas parti de sa famille mais sans le savoir, elle était aussi un soutient pour Anna qui ne montrait pas ses faiblesses. La seule présence de l'autre suffisait à l'apaiser.

Elle referma son parapluie une fois devant la pagode à cinq étages où l'attendait Azumy. De dos de son amie avait l'air paisible mais Anna savait ce qu'elle était en train de faire. Tous les sentiments des gens présents passaient dans son cœur. Le cœur d'Anna se mit à battre dès qu'elle se retourna vers elle . l'adolescente ne savait pas très bien pourquoi elle lui avait donné rendez-vous aujourd'hui. Elle avait bien quelques hypothèses, une seule en réalité, et cette dernière lui faisait horriblement peur. Le compte à rebours s'était presque totalement écoulé pour Azumy mais d'un autre côté, c'était elle qui choisissait de laisser filer le temps qui lui restait à vivre. SI elle restait tranquillement en vie , comme les autre le faisaient, elle n'aurait pas de limite de temps.

Anna avait envie d'être égoïste, ne pas donner les renseignements qu'attendait son amie afin qu'elle reste toujours à ses côtés. Après tout,elle ne lui avait encore rien dit sur sa dernière victime pas même le fait qu'elle avait eut des visions. Tant de gens autour d'elle était mort et allait bientôt partir. Chad, John ... Azumy. Ils allaient tous la laisser dans ce monde. Il ne lui resterait alors qu'à faire comme ces trois personnes, passant à l'acte et manipuler le temps qui lui restait à vivre à sa guise. Elle n'avait parlé de ce souhait à personne et ne le ferait pas mais Anna avait qu'Azumy le décèle en elle et l'en empêche.

Elle s'approcha finalement de son amie, lui souriant comme à son habitude, se plaçant ni trop près ni trop loin comme pour s'approche d'un animal sauvage, doucement, de peur qu'il s'enfuit, effrayé par son traqueur.

- Azumy ! J'avais peur d'être en retard ! Je t'ai préparé un bentô, je ne savais pas si tu aurais faim. J'ai mis tout ce que tu aimes dedans.

Anna tenait en effet le petit paquet enveloppé dans un tissu blanc qu'elle avait lasser afin de le porter plus facilement.

Invité

Enfin elle était là elle et sa voix. Son regard devenu protecteur au fil du temps. Sa seule amie désormais se tenait donc là, enfin et de nouveau auprès d'elle.
Et pourtant...
Pourtant un sentiment de mélancolie parcourait encore l'esprit de la jeune femme, sûrement ranimé par le fait de revoir et de pouvoir se tenir aux côtés de la Visionnaire. Celle qui comblait tout ce vide en elle. Celle qui l'aidait même par de simples sourires. Celle à qui Azumy souhaitait plus que tout lui crier « Reste avec moi ! »
Vitale.
Sa présence était devenu une chose sans laquelle elle « vivait » difficilement. Sans elle... Sans Anna, que serait-elle devenu ? Peu de chose. Un élément perdu. Sans but, livré à lui-même. Une coquille vide. A présent elle était là et une envie soudaine de la serrer dans ses bras étreignit son cœur. Mais pile à l'instant où elle voulut accomplir ce geste une pensée se glissa jusqu'à sa raison pour finalement porter son joug sur son cœur.
Aucun.
Aucun signe ne montra ce que Azumy avait tenté de faire. Elle s'était reprise à temps. Anna était sa Visionnaire. Une camarde. Elle ne devait pas voir en elle autre chose que cela. Mais par moments c'était plus fort qu'elle. Elle ne pouvait empêcher son esprit de divaguer et de la voir par d'autres yeux. Ceux de la petite fille éplorée toujours et éternellement au fond d'elle. Parfois aussi les larmes venaient. Comme toujours elle savait les dissimuler, les refréner également.
Une mère.
C'était la façon dont Azumy voyait cette Anna. Cette femme aux mille et une attentions. Aux paroles douces et réconfortantes. De cette voix et de ces gestes qui l'attendrissait toujours, la rendait moins austère. Se rendait-elle compte de l'impact de sa présence pour Azumy ? A quel point elle était précieuse pour elle ? Peut-être pas. Ce n'est pas plus mal d'ailleurs. Elle s'en fichait. La seule chose importante c'était elle. Elle, Anna devenue l'image d'une mère, l'image de sa mère.

*Un jour je lui dirai. Lui dire à quel point... Si j'avais au moins...*

La jeune femme, même dans ses pensées ne pouvait compléter ces phrases qui lui revenait pourtant si souvent à l'esprit, car c'était de nouveau ouvrir de vieilles blessures. Certaines n'étaient d'ailleurs toujours pas cicatrisées. Mais elle avançait avec et la présence d'Anna faisait parti de cette lente mais sûre guérison. Panser ces plaies, jour après jour.
Pensées.
Pendant ses réflexions, la jeune femme n'avait cessé de tenir entre ses doigts un morceau de papier, plus ou moins chiffonné. Des mots. Des phrases. Voilà ce que lui avait légué sa mère comme dernier adieu. Tout cela sur ce bout de papier. Avec le temps, Azumy connaissait par cœur son contenu. Les souffrances de sa mère furtivement évoquées. Ses raisons aussi que sa propre fille discernait avec difficulté. Elle avait tant de questions à lui poser sur le dernier message qu'elle avait distraitement écrit et laissé avant se d'abandonner corps et âme à la mort.
Ce papier où était écrit ces mots d'une écriture serrée et d'un être déjà mort depuis longtemps.

Je sombre. Doucement je sombre. Je ne peux plus lutter. Je ne veux plus lutter. Cette maladie qui nous ronge tous m'a enfin prise pour hôte. Je l'ai appelée et elle est venue à moi. Je la sens en moi. C'est une bête. Mais... en réalité elles sont plusieurs maintenant. Elles s'affolent. Bientôt, très bientôt je me tiendrais immobile. L'eau ou le sang. Qu'importe. Tous deux mènent à ce but commun qui me délivrera. Déjà les ténèbres enfin, m'appellent. Je les ai fascinées. Elles arrivent.
Je pars mais me demande encore...
Où est mon amour ?
Où est mon espoir ?
Où est ma raison de vivre ?

Encore et encore ils revenaient à l'assaut de ses souvenirs. Plus forts encore quand Azumy se plongeait dans le regard d'Anna. Celle qui lui rappelait que elle aussi avait voulu sombrer. La rejoindre. Mais tout cela s'était terminé en un échec.
Déterminée.
Azumy sourit à la Visionnaire ledit bentô entre ses mains. L'heure du déjeuner était là et même si le lieu ne s'y prêtait pas vraiment Azumy se dirigeât vers une alcôve. Là où la statue d'un ange au visage comme effacé et à une aile manquante se tenait. Elle s'assit sur ce qui ressemblait le plus aux pieds de l'ange, toujours emmitouflée dans sa cape. Elle enleva lentement le tissu blanc, puis ouvrit le paquet. Là plusieurs boulettes de riz lui souriaient ou même grimaçaient, selon la mimique que Anna s'était donné la peine de leur transmettre. Il y avait même un petit lapin - l'animal que la jeune femme aimait particulièrement – aux côtés d'un chat tout aussi attendrissant. Tout cela accompagné et décoré de poisson, de feuilles de vigne farcies, de poulet rôti, de radis noir, des tomates cerise, et de haricots plats. Un vrai délice non seulement pour les yeux mais aussi pour le palais.
Gênée.
Azumy restait la tête penchée au dessus de ce spectacle et ne pipait mot. Contrit dans un certain mutisme elle parla enfin tout en n'osant se fondre de nouveau dans les yeux d'Anna.

- C'est trop. Vraiment trop. Anna... pourquoi fais-tu tout ça pour moi ?

Il était rare pour la jeune femme de poser des questions, habituée à entendre les pensées des autres. Mais avec Anna c'était différent. Dès leur rencontre elle n'avait su percevoir ses sentiments. C'était la seule personne avec qui son don empathie ne prenait pas forme. Et c'est sûrement pour cette raison qu'elle se sentait aussi bien en sa présence.

L'adolescente ne s'attendait pas à ce que Azumy réagit ainsi pour un simple bentô fait maison bien qu'elle aurait due s'en douter. A chaque fois que Anna faisait quelque chose pour son amie, cette dernière s'extasiait toujours. Même avec une certaine surprise, elle aimait toujours faire autant plaisir à cette personne. Un seul rire de sa part suffisait à combler Anna car elle comprenait qu'elle avait parfaitement rempli sa mission. Comment ferait-elle lorsque Azumy aurait accomplit sa tâche et disparaîtrait à jamais, à qui pourrait elle faire autant plaisir avec si peu de moyens ? bien sûr, elle connaissait bien les petites plaisirs de son amie et s'amusait à lui en donner au moins un à chaque fois qu'elle la voyait. Si Azumy venait à disparaître, il lui resterait toujours Chad et John mais ces deux là étaient beaucoup plus compliqués à satisfaire.

Anna la regarda manger avec délice, la préparation qu'elle lui avait fait. Elle ressemblait à une enfant ravie de déguster le dessert que lui avait tout juste préparer sa mère, encore chaud et presque fondant. Sans s'en rendre compte, Anna sourit à cette scène chaleureusement. Chaque femme aurait réagit de cette manière face à la simplicité et la beauté d'un tel tableau. L'adolescente remarqua que son amie avait laisser s'échapper un grain de riz qui était venu se coller sur sa joue. Sans attendre, elle l'attrapa du bout des doigts et le porta à sa bouche pour l'avaler. Anna se souvenait encore de ses débuts difficile avec Azumy. Cette dernière ne se lassait pas approcher aussi facilement qu'à présent. D'ailleurs, aujourd'hui, qui à part elle avait le droit d'être aussi proche avec elle ? Un privilège que Anna ne voudrait perdre pour rien au monde.

Anna avait toujours été un peu tête en l'air, ne faisant pas de différence entre le bien et le mal pas plus qu'elle ne le faisait avec une personne sauvage et une personne docile. Azumy faisait parti de ces gens sauvage qui aimaient leur indépendance mais la jeune fille l'ignorait à ce moment là. Elle l'avait donc aborder pensant qu'il s'agissait d'une étudiante perdue. Elles ne s'étaient alors presque pas adresser la parole. Azumy n'avait d'ailleurs pas dit un mot, s'enfuyant dès la question d'Anna posée. Aujourd'hui, elles étaient côte à côte. Seule Azumy avait changée, moins sauvage avec son amie. Quant à elle, Anna n'avait absolument pas changé, ne jugeant personne et certainement pas son amie.

Pourtant, si Azumy lu avait demandé de venir au temple, cela ne devait pas être pour rien. l'adolescente devait se lancer et lui poser la question mais elle avait peur de la réaction de la jeune fille. Elle serra ses mains qui étaient devenaient moites entre ses genoux, elle baissa la tête et essaya à plusieurs reprises de se lancer mais à chaque fois, une boule obstruait sa gorge et aucun mot n'en sortait bien que ses lèvres formaient les bons mouvements. Son pouls fini par accélérer, sentant son cœur battre la chamade contre sa poitrine comme s'il avait une envie soudaine d'en sortir, ses mains étaient froides.

Durant quelques secondes, elle stoppa ses tentatives laissant son cœur reprendre un cour normal et ses mains se réchauffer. Lorsque ce fut ait, elle put enfin avaler la boule qui la gênait tant. Encore quelques secondes et Anna n'avait plus aucune gêne à sa gore serrée. Étant à présent totalement décontractée, elle pouvait enfin parler.

- Azumy! En quoi puis-je t(être utile aujourd'hui ?

Elle avait l'air à la fois sérieuse et inquiète.