Visite de la ville [privé]

Toujours accompagnée d’Anderson-san, Tohru arriva dans le quartier Asakusa. Elle ne lui avait pas encore lâché la main. L’adolescente emmena Anderson-san aux divers magasins de la galerie marchande pour commencer. Le temple était assez vaste à visiter, ça prendrait beaucoup trop de temps.

Ils entrèrent donc dans cette fameuse galerie et dans le premier magasin. Ils s’agissait du magasin de bibelots dont elle lui avait parlé quelques instants plus tôt et l’entraîna directement au rayon des figurines des signes du zodiaque. Il y en avait de toutes les tailles et de toutes sortes : en porcelaine, en terre cuite, en bois, en cristal… Elle prit dans sa main gauche la figurine du chat en porcelaine, sa préférée, l’autre tenant toujours la main d’Anderson-san.

-N’est-il pas magnifique ? Lui dit-elle d’ailleurs en lui montrant la figurine, un air attendri sur le visage.

Le chat était blanc, en position assise. Il léchait une de ses pattes, les yeux fermés. Le petit bout de langue était rose, ainsi que l’intérieur de ses oreilles et son petit museau.

-O-baa-chan est du signe du chat également. Je vais la lui acheter. Ça lui fera plaisir.

Elle voulu fouiller dans son sac pour trouver son portefeuille, or, à ce moment la, elle se rendit compte qu’elle tenait encore la main du jeune homme. Elle rougit, mal à l’aise et la lâcha avec douceur. Elle sourit timidement et souffla un petit « gomme » avant d’aller à la caisse pour payer son cadeau, laissant Anderson-san au rayon des signes du zodiaque. Après son achat, elle le rejoindrait.

Chad n'avait rien dit durant tout le trajet, bien qu'Akashiya-san lui tenait la main. Ce n'était pas qu'il aimait cela mais mieux valait ne pas contredire son guide. Lorsqu'elle prit la figurine du chat en porcelaine, l'adolescent avait replacer sa main droite dans la poche, bien au chaud. Chad n'était pas très intéressé par l'objet qu'avait pris la jeune fille, trop absorbé par la gourmette qu'elle avait accrochée à son poignet. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle le mette tout de suite ce qui l'avait agréablement surpris. Cela semblerait bizarre qu'ils aient las deux même mais il s'en moquait, ce cadeau de son père avait fait plaisir à quelqu'un . L'adolescent préférait garder celui de sa mère qui était soigneusement rangé dans une boîte dans son sac. il avait l'habitude de toujours la porter mais il n'avait pas envie qu quelqu'un la lui vole durant son voyage jusqu'au Japon. Il ne la remettrait que le lendemain pour que la jeune fille ne se pose pas de questions.

Akashiya-san le sorti de ses songes, elle venait seulement de se rendre compte qu'elle ne lui avait toujours pas lâché la main. La situation l'amusa. Akashiya-san était mignonne lorsqu'elle rougissait, gênée par une situation. Son sourire aurait donnée l'envie à tout le monde de vouloir être gentil, même à Chad en ce moment même qui lui rendit son sourire, récupérant sa main pour la mettre dans son autre poche. IL la regarda finalement s'éloigner vers la caisse. Sa grand-mère serait sûrement contente de recevoir un cadeau de cette jeune fille. L'adolescent l'observa un instant avant de s'intéresser de nouveau aux figurines face à lui. Il se demandait de quel signe était Akashiya-san. D'un autre côté, il était trop tôt pour lui faire un cadeau. Chad regarda rapidement les figurines et en prit deux. L'une du chien en bois pour son père, l'autre du lapin en cristal pour sa mère mais en cela n'arrangeait pas les choses, il avait promis à ses parents de rapporter un souvenir français. Finalement, il serait obligé de leurs avouer qu'il avait oublié. Pour le moment il voulait privilégier cette journée en bonne compagnie car il se pourrait que ça soit la seule. il n'espérait pas avoir grand chose de plus de cette adolescente qu'il ne connaissait pas très bien mais juste être avec elle pour oublier le côté morbide de sa vie.

Maintenant qu'il avait ses deux babioles, il ne savait plus trop quoi faire. Les achats n'étaient pas son fort. regarder les autres faire était plus reposant et distrayant. Akashiya-san n'avait pas encore récupérer son cadeau, le vendeur étant apparemment atteint d'un problème aux yeux, il avait du mal à lire le prix. Chad les rejoignit donc. il se posta au côté de l'adolescente lui souriant très chaleureusement au passage.

- Je pense que ce monsieur en a pour un moment. J'aimerais que tu me dises ce que tu penses de ces deux signes. Bien sûr, celui en cristal est pour ma mère.

A son tour, il lui montra ses achats comme l'adolescente l'avait fait quelques minutes plus tôt. Quelque chose d'autre attira toutefois son attention. Une personne, à l'extérieur du magasin, dans la galerie. Non, pas une personne, une âme perdue. Sans s'en rendre compte, son visage c'était fixé,son regard comme mort, son teint devenu blafard comme sil était malade. Chad redoutait cette chose. Il savait qu'il n'avait encore rien à craindre de ces choses puisqu'il n'était pas encore passé à l'acte. Pourtant, il se demandait tout de même si elle n'était pas venue pour lui d'où son visage malade. très vite, des gouttelettes de sueur se dessinèrent sur son front,s es mains devenant brûlante, son pouls battant la chamade, tout s'ébranlait intérieurement tandis qu'il restait statique extérieurement.

Finalement, plus rien existait aux alentours, pas même Akashiya-san. Chad avait bien trop peur pour faire quoi que ce soit. Il n'était ni dans ses pensés, ni dans le monde réel; Pourtant,il fallait vite qu'il retourne dans ce magasin. S'il entrait en transe, il était capable d'aller dans le monde d'entre les deux, laissant son corps d'homme inerte, inquiétant toute personne se trouvant autour de lui dont Akashiya-san. Il fallait vite qu'il se réveil mais il n'avait aucune idée de la manière dont il devait s'y prendre, habitué à ce laisser aller pour rejoindre le monde d'entre les deux, même s'il était dans une situation sereine.

Alors que Anderson-san lui montrait des babioles qu’il prévoyait certainement d’offrir à ses parents, il s’était tout à coup figé d’horreur, les yeux écarquillés, devant Tohru qui ne sus pas comment réagir. Paniquée mais timide, elle passa sa main devant le visage du jeune homme. Aucune réaction. Inquiète, l’adolescente l’interpella de vive voix :

-Anderson-san ? Quelque chose ne vas pas ? Anderson-san ?

Toujours rien. Perdant son sang froid, Tohru posa son article et ceux d’Anderson-san sur le comptoir, attrapa son ami par les épaules et se mit à le secouer brutalement toujours en criant son nom. Si ça ne marchait pas, elle ne saurait pas quoi fait d’autre qu’appeler les urgences. Mais par accident, elle le secoua trop fort, et le garçon étant tout de même plus lourd qu’elle, s’écroula à l’arrière de tout son poids, entrainant Tohru dans sa chute.

Cette dernière, par réflexe, entoura la tête d’Anderson-san pour éviter qu’elle ne heurte le sol ou même une étagère violement et ne le blesse trop méchamment. Ce qui fait que bien sûr, elle se retrouva allongée de tout son long sur le jeune homme, devant des gens abasourdis. Morte de honte, cette fois, elle craignait que Anderson-san ne se réveille et soit très en colère après elle pour ce malheureux incident.

L'âme perdue n'avait finalement rien fait d'autre que de passer, ne remarquant pas la présence de Chad. La situation l'enferma tout de même dans ses songes durant un certain moment. Grâce à Akashiya-san, il avait oublier la réalité du monde qui l'entourait mais en faisant cela, il pouvait également mettre la jeune fille en danger. Il fallait que l'adolescent fasse d'avantage attention, une vivante ne serait pas capable de se défendre face à cette chose qu'elle serait incapable de voir. Il devrait peut-être mieux la laisser en paix afin que rien ne lui arrive, stoppant tout contact avec elle. IL ferait la visite de la ville avec ses parents ou se débrouillerait tout simplement seul.

Lorsqu'il sorti de ses songes, attiré par autre chose, il était au sol, Akashiya-san allongée de tout son long sur lui, les bras entourant sa tête si bien que leurs visages étaient très proches. Chad ne put s'empêcher de regarder les lèvres de le jeune fille. Si proches. Un mouvement de tête aurait suffit pour que leurs lèvres se trouvent en contact. Cette réflexion fit rougir le mort avant qu'il n'attrape les bras d'Akashiya-san pour les retirer violemment, posant ensuite ses mains sur les fines épaules de l'adolescente pour la repousser tout aussi fort. Chad se releva sans même donner un coup de main à Akashiya-san, puis se retourna vers elle, cette fois rouge de colère.

- Baka ! Tu aurais pu faire attention. Il faut vraiment être une imbécile pour tomber de cette manière.

Chad lui tourna le dos, croisant ses bras sur sa poitrine. Que pouvait-il faire ? Fuir comme un lâche sans lui donner d'explications ou, au contraire, lui dire toute la vérité afin de pouvoir faire en toute liberté sans que la jeune fille ne se pose des questions. En tant que mort, il ne pouvait pas impliquer une simple vivante dans ses affaires, cela serait trop dangereux pour elle et cela lui ferait un poids supplémentaire si une âme perdue décidait de l'attaquer bien que l'adolescent n'ait pas transgressé leurs règles. Chad se retourna de nouveau pour faire face à Akashiya-san, s'approcha légèrement, parlant doucement pour que personne d'autre ne puisse l'entendre.

- Tu ferais mieux de me laisser tranquille, tu ne sais pas qui je suis. La situation est bien trop dangereuse pour une fille sans défense dans ton genre. Rentre chez toi et occupe toi bien de ton frère et de ta grand-mère et surtout, oublie moi.

Il avait hausser le ton sur la dernière partie de sa phrase. Cette fois, il courait presque vers la porte de sortie du magasin, laissant les deux babioles qu'il avait choisi pour ses parents derrière lui. Il avait été dur avec Akashiya-san, trop, mais c'était peut-être la seule façon de la protéger. Il se retrouva dans le rue pleine de monde, essayant de se frayer un chemin mais sa course était devenue très lente. Son cœur battait très vite, il avait peur que la jeune fille le rattrape. Chad jeta quelques coup d'œil derrière lui, vérifiant si elle était là. Il remarqua seulement qu'il se trouvait à deux mètres de la porte. Sa course ne servait à rien. Il ne parvenait pas à avancer aussi vite qu'il l'aurait désirer. Prisonnier de la foule, il marcha à la même allure que les autres espérant ainsi passer inapperçu.

Tohru était sous le choc de cette altercation, bien plus blessante que celle qui avait eu lieu bien plus tôt dans la matinée. Mais cette fois, elle le laissa partir. Certes elle était parfois trop gentille ou trop naïve, mais à ce moment même où Anderson-san avait fui, la laissant confuse et blessée, assise par terre, elle avait décidé qu’elle n’avait plus rien à voir avec lui désormais. Il était allé trop loin. Elle paya son bibelot, laissant ceux à Anderson-san sur le comptoir.

« C’est son problème après tout, pensa-t-elle, agacée. »

-BAKA ! Souffla-t-elle soudain, pensant encore au jeune homme. Qu’il aille au diable tiens !

Elle dit poliment au revoir aux personnes présentes dans le magasin et sortit, son sac de commissions et son sac à main fermement tenus tellement elle était en colère contre Anderson-san et contre elle-même. Elle était si bête d’avoir cru qu’ils pouvaient être amis ! Son attention fut portée sur un magasin de kimonos traditionnels. Elle soupira et entra à l’intérieur. Le magasin était assez petit mais il avait un choix de kimonos assez conséquent. Tohru fut attirée par un kimono noir aux bordures et à la ceinture rouges bordeaux. Les couleurs étaient vives, ce qui plut assez à l’adolescente. Elle s’empressa d’aller l’essayer mais dû prendre la taille en dessous car il était évidemment trop large.

Tohru alla ensuite en caisse pour payer sa petite folie et se dit qu’elle allait rentrer voir Tsukuné-kun. Elle sortit de la boutique avec un sac en plus donc. Alors qu’elle prit la direction de la maison de sa grand-mère, elle se perdit dans la contemplation des baies vitrées qui protégeaient la galerie marchande de la pluie. À travers les carreaux, elle admirait le ciel très bleu, accompagné de quelques nuages. Or, elle était suffisamment distraite pour bousculer une personne qu’elle n’avait pas vue arriver. Alors qu’elle allait s’excuser, elle s’aperçut qu’il s’agissait d’Anderson-san. Elle ravala ses excuses, lui lança un regard méprisant et bien sûr, elle lui mit un léger coup de poing sur le torse, la gourmette enfermée dans sa main.

-Si tu ne veux pas que l’on soit amis, je vois pas l’intérêt de garder ta gourmette. Au revoir.

Elle lâcha le bijou sans se soucier si le jeune homme le rattraperai ou pas, le contourna et reprit sa marche vers la maison de sa grand-mère, ou l’attendait son cadet.

Chad ne savait plus très bien quoi faire. Il s'était énervé et avait agit comme à son habitude dans ses moments là mais quelques minutes plus tard, il avait retrouver son sang froid et avait des remords. Il s'était vraiment mal comporté envers Akashiya-san et voulait à tout prix se faire pardonner. Sans plus attendre, il retourna dans le petit magasin où il l'avait laissé. Lorsqu'il y entra, l'adolescent n'était déjà plus là. Le vendeur avait gardé ses deux cadeaux pour ses parents que Chad paya tout en demandant si la demoiselle qui était avec lui avait laisser ses achats. Malheureusement, elle était bien partie du magasin. L'adolescent ressorti dans la ruelle à sa recherche, elle ne pouvait pas être loin. Il parcourut toute la ruelle avec beaucoup de mal à cause des passants, il regarda également dans les magasins alentours mais il n'y avait aucune trace d'Akashiya-san Elle n'avait pourtant pas du sortir , Chad l'aurait remarquer. l'adolescent resta donc dans la ruelle, il finirait bien par la croiser.

Cela faisait déjà un bon moment qu'il attendait et il se préparait à repartir lorsque Akashiya-san lui rentra dedans. Il ne l'avait pas vu arriver et apparemment, elle non plus mais il reconnut tout de suite sa chevelure, son parfum délicat. Son visage, rempli d'excuses, se transforma vite en rage contre lui.IL aurait préféré recevoir les excuses même si c'était seulement pour la bousculade et que c'était à lui de s'excuser. Il n'eut toutefois pas le temps d'ouvrir la bouche, Akashiya-san le fit à sa place. Ses paroles firent mal à Chad, il ne s'attendait pas à un rejet aussi catégorique mais surtout, il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui rende sa gourmette. Chad resta un instant la mains refermée sur le bijoux, ne voulant pas savoir la réalité. L'adolescente ne voulait pas de son cadeau. Avant même d'avoir ouvert sa main, il se retourna vers Akashiya-san et lui attrapa le poignet pour la tirer vers lui puis s'adressa à elle sans la lâcher.

- Akashiya-san ! Je suis réellement désolé pour tout à l'heure. Je sais que cela ne servira à rien de m'excuser mais je e fis tout de même. En revanche, j'aimerais que tu gardes cette gourmette. Pas parce qu'elle vient de moi, je t'ai dis d'effacer mon nom qui est dessus mais uniquement parce qu'il te convient. Tu n'as qu'à oublier qu'elle vient de moi si ça peut t'aider. Tu peux aussi oublier cette matinée que nous venons de passer ensemble, je suis vraiment désolé de t'avoir fait perdre ton temps.

Sur ces dernières paroles, alors qu'il ne lui avait toujours pas lâcher le poignet, il passa son autre main dans celle d'Akashiya-san afin d'y glisser la gourmette en s'assurant qu'elle la garde. Sans lui sourire et lançant un regard triste, il souffla un "sayonara" tout en faisant glisser ses mains dans celles de la jeune fille. Il lui tourna finalement le dos, mettant ses mains dans les poches et avança d'un pas décidé. Cette fois, les passants ne l'écrasaient pas comme à son premier passage sans pour autant s'écarter.

Le regard triste que lui lançait Anderson-san troubla Tohru plus que ce qu‘elle aurait cru. De plus il s’était excusé en lui rendant la gourmette, en insistant encore pour qu’elle la garde. Il commençait à s’éloigner quand elle réalisa seulement la situation : encore une fois, une personne se détournait d’elle. Cette fois, elle devait réagir. On dit que l’on voit défiler sa vie entière avant de mourir, mais pour Tohru, ce fut les moments passés avec Anderson-san qui défilaient devant ses yeux alors que ce dernier se fondait parmi la foule.

-Attends ! Cria-t-elle.

Elle se rapprocha de lui, la gorge nouée par la peur de se retrouver seule, et attrapa sa manche comme une enfant qui craignait que son père ne l’abandonne. Tohru souffla timidement au jeune homme en baissant les yeux :

-J’accepte tes excuses.

Elle leva la tête et planta ses yeux bleus océan dans les yeux marrons d’Anderson-san et ajouta d’une voix un peu plus ferme :

-Évite de recommencer à m’agresser comme ça, je suis tolérante, certes mais j’ai mes limites. Je ne serai pas aussi sympa la prochaine fois. Enfin, si tu veux bien qu’il y en ai une.

Pour conclure, elle lâcha la manche du jeune homme afin de rattacher la gourmette à l’endroit ou elle était quelques instants plus tôt et fit un sourire timide au jeune homme, espérant que cette altercation n'avait pas déjà brisé le mince début d'amitié qui semblait naître entre eux.

Son expression de tristesse se changea en surprise lorsque Akashiya-san l'attrapa par la manche et qu'elle accepta ses excuses. La peur pouvait se lire sur son visage à ce moment là ce qui la rendait belle mais qui donnait également envie à Chad de la réconforter. L'adolescent avait voulu prendre son menton entre ses fins doigts et relever son visage mais il ne le fit pas car il n'en eut pas besoin, la jeune fille le fit seule. La surprise de Chad était toujours totale surtout que l'expression d'Akashiya-san avait de nouveau changé. Il comprenait parfaitement sa réaction, elle ne pouvait pas le remercier de l'avoir traiter ainsi mais cela ne l'empêcha pas de remettre la gourmette que le jeune homme lui avait offert. La surprise laissa la place à un sourire sincère et un regard l'affectueux. Il posa sa main sur la tête d'Akashiya-san qui était bien plus petite que lui et ne la retira qu'à la fin de sa phrase.

- Il faudrait vraiment que tu effaces le nom qui est sur cette gourmette. C'est un sale type. Nous devrions partir à présent, il y a trop de monde ici.

Chad avança vers un petit bar terrasse tandis que l'adolescente le suivait. IL n'était pas encore midi mais le mort avait terriblement soif, il fallait qu'il s'hydrate en attendant de pouvoir manger. De temps en temps, il se retournait pour vérifier qu'Akashiya-san le suivait bien. Arrivé à la terrasse il s'installa à une table. Il voulait rester l'extérieur pour que l'adolescente puisse profiter du ciel. Très vite, une serveuse arriva. Il commanda pour lui amis aussi pour Akashiya-san, une sorte d'invitation pour se faire pardonner. IL demanda deux Ramune, un au litchi pour lui et l'autre à la fraise. IL pensait que cette saveur irait parfaitement à la jeune fille car elle portait du noir mais aussi du rouge comme la couleur de la fraise mais aussi parce que ce parfum correspondait bien aux filles.

Quelques minutes plus tard, la serveuses amena les boissons. Chad s'empara de la Codd-neck de l'adolescente ainsi que de l'ustensile qui était apporter avec. Il ouvrit ainsi la bouteille afin d'enlever la bille qui la bouchait puis versa le soda dans le verre d'Akashiya-san et le posa devant elle avant de faire pareil avec son Ramune.

- Ordinairement, il se boit en été mais j'ai trouvé qu'il faisait terriblement Chad dans cette galerie. J'espère que cela te rafraichira un peu et j'espère que la fraise te conviendra. SI tu veux tu peux gouter le mien, il est au litchi. Je n'ai pas encore but dans mon verre et il en reste dans ma Codd-neck, on pourrait partager si tu veux.

Chad fit glisser son verre sur la table pour placer son verre prêt de la main d'Akashiya-san sans le lâcher au cas où elle refuserait.

Tohru était surprise par la réaction d’Anderson-san qui avait commencé par lui poser la main sur la tête et lui faisait un sourire sincère en s’insultant de « sale type ». Tohru n’en serait pas venu à une extrémité pareille, même s’il l’avait blessée. Il lui a même rappelé qu’elle pouvait retirer son nom, mais l’adolescente resta sur sa position. Elle ne l’effacera pas, ce garçon était plein de surprises, quelles qu’elles soient.

D’ailleurs, il lui paya galamment un Ramune à la fraise, sa saveur préférée, qu’il ouvrit à sa place. Il lui avait même proposé de goûter le sien, qui était au litchi. Il lui avait déjà tendu son verre.

-Tu es bien galant et prévenant, pour quelqu’un qui se dit être un sale type, déclara-t-elle soudain, avec un sourire malicieux, montrant sa surprise par rapport au comportement régulièrement changeant du jeune homme. L'idée de se rafraîchir est très bonne, c'est vrai qu'il fait assez chaud dans la galerie.

L’adolescente prit le verre avec douceur de la main d’Anderson-san, de peur de commettre un accident, et bu une gorgée de la boisson au litchi qu’elle jugea délicieuse.

-C’est trop bon ! S’extasia Tohru.

Elle rendit le verre au jeune homme aussi délicatement qu'elle l'avait prit, et lui proposa de goûter sa boisson à son tour. Elle tendit son propre verre à Anderson-san qu’elle posa à côté du sien.

-Si tu veux partager ton Ramune, alors j’aimerais en faire autant.

Chad fut content que sa boisson plaise également à Akashiya-san. S'il avait choisi ce parfum c'est parce qu'il l'aimais beaucoup mais aussi parce que pour lui, il représentait l'amour et la beauté. La forme du fruit ressemblait à un cœur et annonçait donc son amour mais aussi parce que ce fruit correspondait à Yang Yuhuan, une impératrice chinoise, favorite de l'empereur Xuanzung. Tout deux étaient très amoureux et Yang Yuhuan était une femme très belle. malgré le fait qu'elle ait été obligée de se pendre devant son empereur après leur fuite, Chad trouvait ce symbole particulièrement beau. Lorsque Akashiya-san eut fini de goute, Chad la regarda droit dans les yeux, l'air sérieux.

- Un fruit particulier pour une rencontre particulière.

Sur ce, il prit le verre qu'Akashiya-san lui tendit et, sans le faire exprès, il lui effleura son pouce. Le touché ne fut pas assez long et tactile pour qu'il puisse sentir une quelconque émotion dans ce contact avec l'adolescente mais Chad fit mine de rien et prit une gorgée du Ramune de la jeune fille. Cet arôme lui plaisait moins car il n'avait aucune particularité, ce fruit était mondialement connu sous toutes ses coutures et il n'avait aucun symbole. De plus, il donnait au soda un gout particulièrement sucré, beaucoup plus que le sien, ce qui déplut à l'adolescent. Cette boisson était bien spécifique aux filles. la seule chose qu'il aimait de ce fruit était sa couleur. Rouge comme la sensualité d'une femme. Mais cette couleur pouvait également les rendre aguicheuses c'est pourquoi il préférait l'amour émanant du litchi. Chad reposa le verre. Ses lèvres avait laisser des traces aux nuances rouge sur les rebords. IL fit pivoter la trace vers Akashiya-san et lui approcha le verre.

- Ce parfum ne me convient vraiment pas, il veut absolument se faire remarquer en laissant des trâces partout. Si tu veux tu peux garder mon verre et le tien mais je vais m'en tenir au litchi.

Sans savoir si Akashiya-san allait garder son verre, Chad prit sa Codd-neck et but directement son Ramune. Le gout était bien plus agréable que celui à la fraise, moins sucré et légèrement plus amer. il fini sa bouteille en un rien de temps tellement il avait soif. Il garda la bouteille vide dans ses mains et regarda sa forme particulière, la tripotant, songeur, la faisant tourner entre ses mains pour voir chaque détail; les coudes posés sur ses cuisses, le dos courbé, il ne prêtait plus aucune attention à Akashiya-san, de nouveau en train de penser à la particularité du litchi et son histoire. Existait-il encore des gens qui déclaraient leur amour d'une manière aussi simple mais à part. aujourd'hui, les déclarations se faisaient à la pelle, souvent sans aucun intérêt, juste dans le but de se trouver quelqu'un.

Chad aimerait trouver cette fille particulière à qui i avouerait ses sentiments à l'aide de signaux comme ce fruit. Il ne prendrait pas la première venue, attendant d'être sûr d'avoir trouver la personne avec qui il pourrait rester lui même et faire de son duo un couple à part. IL se redressa finalement, posant la bouteille à son emplacement précédant et regarda la jeune fille qu'il avait abandonnée au profit de ses réflexions. Il était toujours aussi sérieux.

- Savais-tu que le litchi renfermait une histoire d'amour ?

Lorsque Anderson-san avait effleuré la main de Tohru en prenant son verre, celle-ci a ressenti quelques frissons parcourir son corps. Était-ce parce que le jeune homme avait la peau froide ? Ou bien parce qu’elle était agréablement douce ? Peut-être les deux. Aussi, pour lui, leur rencontre était particulière. Ces mots firent plaisir à Tohru. C’était vrai. Ils se disputaient, faisaient la paix avant de se disputer à nouveau…et de refaire la paix autour d’un verre.

De plus, la question qu’il a posé à Tohru sur l’histoire du litchi était assez inattendue. En effet, Anderson-san était si concentré sur sa bouteille de Ramune quelques instant plus tôt que sa question a surpris l’adolescente, qui écarquilla les yeux avant de les fermer pour se plonger dans ses souvenirs, dont un qui avait justement un rapport avec sa question.

"Un an environ avant l’accident qui avait emporté ses parents, Tohru avait quatorze ans et Tsukuné, elle-même, Akemi et Fujihiro (les parents) fêtaient les dix-sept ans de mariage de ces derniers. Pour célébrer cela, Akemi avait préparé la traditionnelle tarte au litchi. Ne s’était jamais demandé pourquoi le fruit ne variait pas, Tohru avait posé la question à sa mère, qui lui a répondu avec un grand sourire :

-C’est le symbole de l’amour Tohru-chan !
-Ah ? Et comment l’est-il devenu ?
-Excellente question. Je vais te raconter cette fabuleuse histoire.

Sur ces mots, Akemi a mit la tarte au four et a fini par raconter comment et pourquoi le litchi est devenu un symbole."

Tohru finit par sortir de ses songes et hésita un léger moment avant de répondre à Anderson-san d’une voix très basse et les sourcils froncés :

-Oui, je le savais. Ma mère m’a racontée cette histoire un an avant… Enfin, c’est une très belle histoire.

La douleur s’était emparé d’elle dès l’instant où ce souvenir a fait surface dans son esprit. Ne sachant quoi faire et se sentant nerveuse comme à chaque fois qu’elle pensait à ses parents, Tohru finit son verre d’une traite et le reposa un peu trop brutalement sur la table. Elle passa une main tremblante et nerveuse dans ses cheveux. Ses lèvres avaient laissé une trace qui s’était juxtaposée à celle laissée par Anderson-san, avec quelques millimètres de décalage. Ses sourcils s’arquèrent lorsqu’elle s’en rendit compte.

Comment cela avait-il pu arriver ? Elle était en face du jeune homme, les traces auraient dû être à l’opposé l’une de l’autre. Avait-il fait exprès de tourner le côté marqué par ses lèvres de son côté ? De plus, il savait tout comme elle l’histoire cachée derrière le litchi. Tout en se posant ces questions, elle ne se rendait pas compte qu’elle rougissait petit à petit.

Le mort remarqué un comportement étranger chez Akashiya-san. Il fronça, comme la jeune fille, ses sourcils, se demandant ce qu'il se passait. Le litchi évoquait apparemment un souvenir douloureux chez elle, celui de sa mère. Le litchi avait beau être le plus beau des fruits, tout s'évanouissait s'il était attacher à un souvenir douloureux. Comme pouvait-il rattraper cette erreur ? Rien ne se présentait à lui dans un tel moment et dans un tel lieux. La faire rire ! Comment ? Lui changer les idées ! Mais lui parler de quoi ? Changer de lieux ! Mais pour aller où ? Le regard de Chad devint triste. Il commençait à s'attacher à Akashiya-san et ne savait comment 'y prendre pour la faire sourire. A cette instant, il aurait aimer se comporter avec elle comme il avait l'habitude de le faire avec Anna-chan. La prendre dans ses bras pour la serrer contre son torse, caressant ses fins cheveux bruns. Mais il n'en fit rien. Il ne la connaissait pas suffisamment et elle pourrait mal le prendre.

Il s'apprêtait à la consoler lorsqu'il la regarda enfin, elle fixait quelque chose. le verre. A son tour, il le regarda. Akashiya-san avait but sur les traces qu'avait fais ses lèvres. Elle n'avait donc pas vu qu'il les lui avait montrer pour prouver que la fraise laissait des traces. IL fit d'abord les yeux ronds, comprenant qu'elle venait de lui faire un baiser indirect puis se mit à sourire, reprenant le verre, retournant les traces vers lui pour examiner leurs superposition puis vit l'adolescente rougir. Elle devait s'imaginer qu'il l'avait fait exprès plutôt que de penser qu'il voulait lui montrer les traces

- C'est bien ce que je disais, la fraise laisse toujours des traces pour se faire remarquer.

Il essuya les traces à l'aide d'un mouchoir et le reposa en face d'Akashiya-san. il espérait qu'elle serait moins gênée si le baiser indirect n'était plus visible. Soudain, il pensa qu'il aimerait que la triste réalité de sa vie puisse s'effacer aussi facilement que ces traces. S'il commençait à vouloir se comporter avec Akashiya-san comme avec Anna-chan, c'était parce qu'il l'appréciait. Dans ce cas, il serait bien forcé de lui avouer un jour qui il était réellement car elle pourrait s'en rendre compte par elle(même et il pouvait très bien décider de terminer sa mission et donc de disparaitre sans qu'elle ne sache comment, voyant seulement son corps vide d'esprit. D'un autre côté, Akashiya-san pourrait décider de ne pas le revoir après cette journée, dans ce cas le problème ne se poserait pas. Chad avait prit un air très sérieux lorsqu'il s'était mis à réfléchir, laissant son regard divaguer, suivant les passants sans réellement s'en rendre compte puis, se réveillant, il fixa la jeune fille, se penchant un peu par dessus la table, posant son coude afin d'appuyer sa joue contre son poing.

- La mort de tes parents doit être une chose bien pénible mais bien qu'ils n'existent plus, je pense qu'ils rentent tout de même présent, seulement tu ne peux pas les voir car ils sont ici. Il désigna le cœur d'Akashiya-san du bout du doigt de sa main libre, effleurant le vêtement de l'adolescente, le faisant légèrement glisser sur sa peau, là où se trouvait son cœur. C'est à toi de les faire vivre, Akashiya-chan.

Il avait utiliser le "chan" consciemment espérant qu'elle accepterait cette appellation.

Tohru avait apprécié les paroles d'Anderson-san. Il était vrai que lorsque une personne chère à notre coeur disparaissait, on pouvait la faire vivre dans notre coeur. Il était plus facile de supporter le deuil, car ainsi, on croyait qu'elle était toujours à nos côtés, même si ce n'était plus vraiment le cas. Ces paroles firent un bien fou à l'adolescente qui sourit.

De plus, encore une fois, elle avait un contact physique avec Anderson-san,dont le bout du doigt, effleurait sa peau, pile à l'endroit où était son coeur. Tohru se sentit gênée, car si son coeur s'emballait à ce moment là, Anderson-san le sentirait. C'est pourquoi elle n'osait plus bouger, car elle craignait que l'adolescent ne pense qu'elle le repousse en effectuant un geste de recul.

En plus, il l'avait appelée « Akashiya-chan », ce qui était dénominateur d'une relation amicale. Serait-ce le début d'une amitié ? Tohru l'espérait au plus profond d'elle. Malgré leurs disputes, elle appréciait Anderson-san. Elle le trouvait mature, intelligent et surtout mystérieux. Plus le temps avançait, plus elle s'y attachait...et s'y intéressait. Son coeur s'emballa alors et sous la panique, elle s'empourpra mais elle ne se dégagea pas brusquement pour ne pas surprendre Anderson-san. Elle prit la main de l'adolescent dans la sienne doucement et dit en fixant leurs mains :

-Tu as raison. Si je les fait vivre en gardant leur image ici (elle montra son coeur de sa main libre comme l'a fait Anderson-san quelques instants plus tôt) je n'aurai plus la sensation qu'ils ne sont plus là. C'est ce que je vais faire désormais. Toutes les personnes que j'apprécie, je les garderai ici. C'est le seul endroit où leur image sera en sécurité. Mes parents, ma grand-mère, Tsukuné...et même toi, Anderson-kun. Après tout, tu fais désormais partie de ma vie. Et après le réconfort que tu m'a apporté ce matin, je ne suis pas prête de t'oublier, enfin, c'est surtout que je n'en ai pas la moindre envie. À moins que toi tu souhaites réellement que nos chemins se séparent.

Par ces mots, Tohru entremêla à la fois timidement et avec quelques tremblements ses doigts avec ceux de Anderson-kun. Même si elle avait peur qu'il refuse ce contact, elle avait osé le faire. Elle se sentait très à l'aise désormais avec lui. Ce jeune homme qu'elle connaissait à peine et qui pourtant, semblait la comprendre suffisamment pour trouver les paroles justes, les mots dont elle avait besoin pour tenir le coup. Elle finit par regarder l'adolescent dans les yeux et lui décocha le plus beau sourire dont elle était capable, le plus naturel de tous : celui de la sincérité.

Chad ne s'attendait pas à ce que Akashiya-chan lui prenne la mais mais ne la retira toutefois pas, écoutant ce qu'elle avait à lui dire. Bien sûr, à son tour, elle employa le "kun". L'adolescent fut heureux de constater que ce qu'il lui avait dit l'avait rassurer. En revanche, la suite le rebiffa un peu. Il regarda Akashiya-cgan entremêler ses doigts avec les siens et ne réagit pas pendant un certain temps, se demandant ce qu'il lui arrivait. Il avait été touché parce qu'elle lui avait dit mais pas à ce point là. Le choc passé, il délia les mains pour récupérer la sienne, s'adossant de nouveau sur sa chaise afin de s'écarter de la jeune fille et se passa la main qui avait été prisonnière machinalement dans les cheveux.

- Je ... Ce n'est pas que je voulais .. Enfin, si mais .. Je suis désolé si tu as penser que je cherchais à ... Comment dirais-je ? ... t'attirer. Vraiment désolé.

Il avait du mal à s'exprimer. Il ne comprenait pas bien le comportement d'Akashiya-chan. Prendre la main de l'autre pour une certaine raison n'était pas gênant mais entre croiser leurs doigts l'était beaucoup plus. Soudain, il devint triste et songeur. ll pensa à Anna-chan, cette jeune fille si douce qu'il aimait. Malheureusement, ce n'était pas lui qu'elle avait choisi et aujourd'hui, personne n'était au courant de ses sentiments. S'il l'avait pu, il aurait dégommé John mais il savait que cela ferait du mal à Anna-chan alors il n'en faisait jamais rien. Son cœur était prit mais ne touchait pas celui qu'il voulait atteindre. Bien évidemment, il tenait une grande place dans celui d'Anna-chan mais il n'était placé au premier rang.

Aujourd'hui, la situation était différente. Quelqu'un cherchait à l'atteindre mais il était intouchable. Cette jeune fille, il ne la connaissait que depuis quelques heures et était encore incapable d'avoir des sentiments, cela devait également être le cas de Akashiya-chan seulement elle ne devait pas s'en rendre compte. Elle devait juger par la sensation agréable du moment mais ne voyait pas le long terme. Chad était beaucoup plus complexe que cela. Il lui autoriserait certaines choses du moment que cela ne dépasserait pas les convenances de l'amitié, il la verrait peut-être autrement en temps et en heure mais pour le moment, il était beaucoup trop tôt.

- Tu es quelqu'un de très appréciable, Akashiya-chan, mais tu ne devrais pas te fier à l'atmosphère du moment. Tu ne sais pas qui je suis et je pense que tu serais plus distante si tu savais toutes ces choses. Pour le moment, nous devrions marcher un peu pour nous changer les idées. La galerie est couverte, même s'il se mettait à pleuvoir, nous pourrions continuer à nous balader.

Il faisait référence à sa mort mais cela, l'adolescente ne pouvait que l'ignorer. Il ferait d'ailleurs mieux de ne jamais lui dire mais c'était un secret trop lourd à porter. Il ne lui dirait mais pas maintenant. Pour le moment, il se leva, mettant une fois de plus ses mains dans les poches et attendit qu'Akashiya-chan se leva. IL fallait qu'il apprenne à la connaître. D'un côté, il n'avait pas envie de se détourner d'Anna-chan mais d'un autre côté, il l'avait tellement aimer qu'il lui avait été impossible de regarder les autres. Akashiya-cgan serait peut-être cette personne mais pour le moment, elle n'occupait qu'une infime parti de son cœur. En soi, cela ne représentait pas grand chose mais pour Chad, cela était un privilège qu'il lui accordait. Elle n'était que la seconde personne à y pénétrer. Il lui apprendrait à apprécier ce privilège en lui permettant d'apprendre à le connaitre. il était temps pour lui d'apprendre à s'attacher à quelqu'un d'autre.

Tohru se sentit gênée, car en effet, elle s'était laissée aller. La réaction d'Anderson-kun ne l'avait pas blessée. À vrai dire, elle s'y attendait un peu. En revanche, cette fois, il ne s'était pas mis en colère, ce qui avait soulagé la jeune fille. Il lui avait même adressé, aussi léger soit-il, un compliment. Tohru sourit et croisa ses jambes. Or, soudain, il avait affiché une mine triste. Et si ce geste lui avait rappelé des souvenirs douloureux à lui aussi ? Mal à l'aise, Tohru perdit son sourire et s'était mise à se tortiller les doigts, signe de nervosité.

-Gommen, dit-elle. Je sais que j'aurais pas dû...enfin...je...suis idiote de m'être laissée aller. Désolée, Anderson-kun.

c'est en se grattant la nuque et en regardant vers le ciel, les sourcils froncés une fois de plus, qu'elle repensa à la proposition de l'adolescent, qui consistait à retourner dans la galerie pour se promener. Pourquoi pas après tout ? Ils n'avaient pas vu tout les magasins et il avait un magasin sur les arts martiaux qui pourrait éventuellement intéresser Anderson-kun. Elle s'était souvenue que lorsqu'ils étaient à l'accueil de la gare, il feuilletait un magazine de combat. Peut-être voudra-t-il y faire un tour ? Ça lui changerait les idées. De plus, elle aussi adorait ça. Au moins un point sur lequel ils seraient d'accord. Après toutes ces réflexions, Tohru dit à Anderson-kun :

-Bon, pourquoi pas ? On a pas vu tous les magasins il me semble. Et je pense que ça te changerais les idées. Tu aimes les arts martiaux je crois ? Il y a un magasin qui devrait sans doute t'intéresser dans ce cas. Si tu me suis, je t'y emmène tout de suite.

Sur ce, Tohru se leva commença à rassembler ses trois sacs se posta près d'Anderson-kun et ajouta :

-Un ami s'intéresse toujours à ce qui passionne une personne de son entourage. Tu as de la chance, je suis fan d'arts martiaux et je suis ceinture bleue. Enfin bref, tout ça pour dire que tout passionné par les sports de combat devrait visiter ce magasin une fois dans sa vie. Il y a tout de A à Z. Tu ne seras pas déçu. Mais tu as le droit de refuser, bien entendu.

Pour conclure, elle tendit la main vers le jeune homme et attendit patiemment sa réponse.

L'adolescente ne savait comment réagir dans une telle situation. il était vrai qu'il s'étaient tenu la main à plusieurs reprises mais c'était dans le but d'être sûr que l'autre suivrait. A présent, Akashiya-chan, pouvait être sûre que Chad la suivrait. Hésitant, il ne lu prit pas la main, tendant la sienne dans un autre direction pour lui faire signe d'avancer. S'il lui avait tenu la main, les gens qu'ils auraient croiser auraient penser qu'ils étaient en couple, or ce n'était pas le cas et Chad ne voulait pas que ce soit ainsi. Il n'avait pas voulu vexer, c'est pourquoi il lui avait tout de même sourit timidement.

Dans la rue, il y avait moins de monde qu'auparavant, ce qui facilitait leur promenade, pouvant se mettre côte à côte plutôt qu'à la queue. La conversation serait ainsi plus appréciable. Chad avait toujours son unique sac tandis que Akashiya--chan en avait trois. Sans réfléchir, il lui en prit un, le plus lourd. Il avait beau être un homme, il n'était pas comme tous ces machos, la galanterie était sa façon de vivre, peu importait la demoiselle qu'il aidait. En l'occurrence, il s'agissait d'une nouvelle connaissance, il n'y aurait donc qu'un simple sourire comme petit bonus de galanterie. Il tenait sûrement ce comportement de la France, Paris plus précisément. Il le tenait d'ailleurs sûrement plus des films américains basés sur l'ancien temps français car il n'avait croiser aucun homme galant.

Les japonais étaient sûrement, aujourd'hui bien plus galant que ces français mais si Chad l'avait pu, il serait né à un autre siècle, en France. D'un autre côté, à un autre siècle, il n'aurait pas connu Anna-chan, dans ce cas, aurait-il été possible qu'il rencontre quelqu'un d'autre. Il est dit que nous avons chacun au moins un jumeau dans le monde, de notre époque ou non. IL aurait pu trouver une autre Anna-chn. Ou peut-être une Akashiya-chan. Chad se demanda ce qu'il serait arrivé qu'il n'avait pas connu sa meilleure-amie ou après Akashiya-chan. Est-ce que la situation se serait inversée ? Chad effaça cette pensée, cela ne servait à rien. il était au XXI ème siècle et il était au coté d'une demoiselle à penser à une autre.

Akashiya-chan, serait-elle une sorte de jumelle psychique d'Anna-chan ? Était-ce pour cela qu'il avait envie de se comporter avec elle comme il avait l'habitude de le faire ? Non, elle était bien différente. Certes, elle s'intéressait à lui comme le faisait Anna-chan comme retenir le fait qu'il s'intéressait aux arts martiaux mais contrairement à elle, Akashiya-chan ignorait toujours tout de la vie réelle. Pour le moment, il n'était qu'un simple vivant à ses yeux, au milieu d'autre vivant. Soudain, il vit un magasin qui parlait d'arts martiaux. Il regarda enfin la jeune fille qui marchait toujours à ses côtés et désigna le magasin.

- Est-ce ici que tu voulais aller ?

Même si Anderson-Kun ne lui avait pas prit la main, il avait néanmoins sourit, ce qui fit sourire l‘adolescente à son tour. En marchant dans la rue, Tohru se rendit compte que la foule s’était quelque peu dissipé et sourit. C’était là un avantage. Moins de bousculades, et aussi, elle ne risquait pas de perdre son nouvel ami parmi les gens. Elle pouvait rester à côté de lui sans devoir s’éloigner pour laisser passer d’autres personnes.

Tohru était perdue dans ses pensées lorsque soudain elle sentit qu’on lui prenait un de ses sacs. Elle sursauta de surprise, et se sentit prête à attaquer la personne qui lui volait ses affaires. Mais elle se ravisa de justesse quand elle vit que ce n’était rien d’autre qu’Anderson-kun qui souhaitait se montrer galant en portant le plus lourd de ses sacs.

« -Arigatō, pensa-t-elle en souriant. C’est vraiment gentil de ta part. Anderson-kun. »

Elle fronça un de ses sourcils quand elle vit Anderson-kun qui semblait être dans ses pensées. Quelque chose le tracassait-il ? Mais avant qu’elle ne commence à s’interroger, il lui dit :

- Est-ce ici que tu voulais aller ?

Elle regarda l’enseigne du magasin devant lequel ils s’étaient arrêtés. C’était bel et bien le magasin d’arts martiaux qu’elle voulait lui montrer. Elle sourit et se tourna vers lui et dit :

-C’est bien là, en effet. Je pense qu’il devrait te plaire. Il y a tout ce qu’un bon judoka ou karatéka aimerait trouvé. Je connais cet endroit comme ma poche ! Au moins problème, tu peux me demander.

Pour conclure, elle ferma les yeux, un sourire plaqué sur les lèvres, accompagné du « V » de la victoire qu’elle fit avec ses doigts, pour bien montrer qu’en effet, elle saurait répondre à n’importe quelle question sur ce magasin. Ensuite, elle se tourna vers le magasin duquel elle ouvrit la porte pour entrer.

Ils étaient finalement arrivés au magasin d'arts martiaux que voulait lui montrer Akashhiya-chan mais Chad n'avait aucune envie de rester ici. D'une part parce qu'il était accompagnée d'une fille et trouvait que ce sport ne leurs convenait pas car cela leurs donnait un air masculin, d'une autre part parce qu'il y avait encore beaucoup de monde dans cette galerie et qu'il ne l'appréciait pas beaucoup. Même s'ils ne faisaient pas grand chose, il était épuisé. Comment le dire à Akashiya-chan sans la bléser, elle qui voulait seulement lui montrer des endroits susceptible de lui plaire.

Il resta un instant à l'entrée du magasin. Des accessoires de combat s'y trouvaient ainsi que des tenues. Dans la situation dans laquelle il se trouvait, Chad n'avait besoin de rien. Il s'y intéressait toujours mais ne le pratiquait plus. Il devait surtout apprendre à manier l'épée en cas de problèmes avec les âmes perdues. Il fit quelques pas dans le magasin, les mains dans les poches, regardant d'avantage le sol que le reste. Le vendeur les regardait d'un air acerbe, comme s'il n'appréciait pas d'être dérangé par des clients potentiels.

Il avait encore plus envie de partir, ils n'étaient pas les bienvenus et Chad n'avait pas du tout envie de rester ici. Soudain, il se rappela qu'Akashiya-chan lui avait parlé d'un autre endroit à visiter mais il n e savait plus exactement lequel. Ils pourraient y aller puisqu'ils n'avaient plus rien à faire. De plus, l'après-midi allait bientôt commencer et la journée allait donc vite se terminer. Il tenait enfin une excuse pour partir d'ici. Il retourna auprès d'Akashiya-chan qu'il avait momentanément abandonné tout en regardant le vendeur qui les fixait toujours.

- Que dirais-tu de partir d'ici ? J en pense pas que nous soyons les bienvenus. Tu m'avais parlé d'un autre endroit à voir, que dirais-tu d'y aller maintenant ? La journée est déjà bien entamée, je n'aimerais pas croupir ici pour le reste de la journée. Un endroit un peu plus calme serait le bienvenu.

Il la regarda enfin, il espérait sincèrement qu'elle se sentait aussi mal dans cet endroit que lui, voulant également changer d'endroit. Même si la forte population ne semblait pas la déranger, le regard du vendeur ne devait pas beaucoup lui plaire, c'était du moins ce qu'il espérait.

Tohru regarda en direction du vendeur. Il devait avoir la trentaine environ. Les yeux marrons, les cheveux bruns. Il était assez petit et maigre et avait, habituellement, un regard et un sourire qui étaient amicaux, contrairement à aujourd'hui. En effet, il avait l'air hostile à leur égard. Pourtant, elle était une cliente habituelle du magasin, il aurait dû être ravi de la revoir... Enfin, elle répondit à son regard en fronçant les sourcils, voulant se montrer aussi venimeuse que le vendeur. Et aussi, elle voulait l'interroger implicitement sur les raisons de son hostilité.

-Oui, fit-elle. Partons d'ici, ça vaudra mieux pour nous. J'ai dû me tromper de magasin, le vendeur était sympa là où j'allais d'habitude.

Elle était déçue, elle adorait ce magasin mais l'attitude du vendeur était loin de celle qu'il avait eue la dernière fois qu'elle y était allée. C'est pourquoi elle avait décidé de se montrer aussi cassante, pour faire réagir le vendeur. Elle sortit donc de la boutique, toujours accompagnée d'Anderson-kun. L'après-midi avait déjà commencé. Elle devait se dépêcher d'aller au Temple. Ils avaient prévus d'aller s'y promener pour finir cette journée et comme il était assez vaste, il prendrait un certain temps à être visité.

-On va au Temple ? On devait y aller il me semble, non ?

Sur ce, Tohru prit la direction du célèbre Temple Sensoji, un lieu qui avait un grande importance dans son coeur, et qui en aurait certainement encore plus à partir du moment où elle franchira ses portes, accompagnée de Anderson-kun, qui était désormais une personne qui ferait partie de sa vie, quoi qu'il arrive. Sur cette pensée, elle se tourna vers Anderson-kun, ne sachant pas s'il l'avait suivie alors qu'elle marchait vers le monument où ils devaient aller.

Le temple Sensoji, c'était bien de cet endroit dont elle lui avait parlé. Heureusement, Akashiya-chan était d'accord pour s'y rendre, Chad n'aurait pas supporter le regard méfiant du vendeur. Le mort ne comprenait pas pourquoi il l'avait pris en grippe ainsi. Peut-être un visionnaire. Un mort ne l'aurait pas remarqué tandis qu'une âme perdue n'aurait pas pu être remarquée par son ami. En parlant d'âmes perdues il en vit une devant la perte. Heureusement, comme la précédente, elle ne faisait que passer. Il s'agissait d'ailleurs sûrement de la même.

Il était donc vraiment temps de partir car si cette âme-perdue était passée par deux reprises dans la galerie c'était sûrement parce qu'elle rôdait à la recherche d'un mort. Chad ? Probablement pas mais valait mieux partir tout de même. Avec hâte, il suivit la vivante qui était déjà partie devant. Cette fois, il fut distant, ayant peur de la présence de l'âme perdue. A présent, s'il voulait partir, c'était d'avantage pour sauver sa peau que pour passer du temps avec Akashiya-chan ou même de découvrir la ville qu'il avait autrefois habité.

Chad espérait sincèrement que la balade se passerait mieux au temple. En effet, pour le moment, celle qui venait de ce dérouler était chaotique, du moins de son point de vue de mort. Une âme perdue n'aurait rien à faire à un temple puisque les morts eux-mêmes n'y avaient aucune utilité, pourtant, une d'entre elle pourrait s'y rendre pour vérifier qu'un mort ne s'y état justement pas réfugier. Décidément, sa mort n'était pas facile a supporter, il ferait sans doute mieux d'achever sa mission pour disparaître ainsi, il n'aurait pas à se cacher ni même à se poser de questions car il ne pourrait plus le faire ni quoi que ce soit d'autre. Il y songerait sûrement une fois que cette journée serait achevée.

( suite )